COHORTE JEU : Evaluation multiaxiale transversale et suivi d’une cohorte de joueurs français

En France, près de trois adultes sur cinq ont joué au moins une fois à un jeu de hasard et d’argent. La prévalence française des problèmes de jeu est estimée à 1,3 % de la population adulte (données baromètre santé 2010 OFDT/INPES). Le jeu pathologique représente typiquement un modèle d’addiction sans drogue, en devenant progressivement le centre de l’existence du joueur, au détriment de tous ses autres investissements habituels, l’exposant ainsi à de multiples et lourdes conséquences.

Tous les rapports ministériels ou scientifiques récents insistent sur l’importance de réaliser en France des études de cohorte consacrées aux problèmes de jeu, afin de mieux identifier les facteurs de précipitation du trouble, de rechute et de rétablissement, le statut d’un joueur étant variable dans le temps.

Ainsi, l’hôpital Marmottan a participé avec 6 autres équipes françaises à la constitution de la première grande cohorte de joueurs de jeux de hasard et d argent en France. L’objectif de cette cohorte est de suivre l’évolution des variables socio-démographiques et cliniques susceptibles d’expliquer le passage d’une pratique contrôlée à une pratique problématique du jeu, le recours aux soins et la résolution spontanée des problèmes de jeu.

Données recueillies

– données socio-démographiques

– données de pratique de jeu :
* sévérité de la pratique
* habitudes de jeu (mises, types et fréquence de jeu, etc.)
* parcours de jeu (de l initiation à la 1ère consultation)
* distorsions cognitives

– données cliniques :
* comorbidités psychiatriques et addictives
* profil de personnalité
* antécédents de TDA/H

Constitution de la cohorte

– Cohorte de base (phase 1) : 628 sujets (joueurs, 18-65 ans)

* 257 joueurs non problématiques (JNP)
* 167 joueurs problématiques non en soins (JPNS)
* 204 joueurs problématiques en soins (JPS)

– Cohorte potentielle pour le suivi (phase II) : 424 sujets

Deux articles viennent d’être publiés à partir de cette recherche. Tous les deux sont lisibles gratuitement sur le site de leur revue respective :

Dans le premier article, nous nous proposons d’identifier les facteurs prédictifs des changements clés dans la pratique des jeux de hasard. Ce travail peut aider à fournir une nouvelle perspective sur l’étiologie du jeu pathologique, afin de soutenir la recherche future, les soins et les actions préventives.

http://www.biomedcentral.com/1471-244X/14/226/abstract

Dans un second article, nous tentons d’identifier les profils de joueurs pour expliquer la préférence pour telle ou telle activité de jeu, parmi les joueurs compulsifs et sans problème.

http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10899-014-9496-8

Revue : toxicomanie au féminin

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Le dernier numéro de la revue Psychotropes (volume 19, n°3-4, 2013) est consacré au rapport des femmes avec les drogues.

Editorial

Depuis leur création dans les années 70, les structures de prise en charge pour toxicomanes ont toujours été plus fréquentées par les hommes que par les femmes. Et ce, dans un rapport remarquablement stable de l’ordre de 75-80% vs 20-25%.

Des études ont cherché à comprendre s’il y aurait des spécificités à la toxicomanie féminine. Un pourcentage si bas serait-il la traduction d’une souffrance qui s’exprimerait dans d’autres champs de la pathologie mentale (l’anorexie par exemple) ? Ou bien incarnerait-il un rapport différent à la violence du produit et son environnement ? À moins que, tout simplement, les structures elles-mêmes soient moins bienveillantes avec les femmes qu’avec les hommes ? Une autre particularité du débat réside dans le fait que, parfois, il est difficile de savoir si l’on parle de la toxicomanie féminine à travers l’individu femme, ou à travers le prisme exclusif de son statut de mère, actuel ou potentiel. Et si l’enjeu serait non pas l’impact physique et psychique du produit chez la femme mais « seulement » l’impact du produit sur la qualité de la relation mère-enfant, comme si la femme n’était que mère.

Marion BARRAULT déplore ainsi le fait que, dans les études de prévalence entre autres, les spécificités d’usage de substances liées au sexe ne soient pas systématiquement abordées. Cependant, à travers quelques publications internationales, l’auteure tente de montrer en quoi la toxicomanie au féminin se démarque de la toxicomanie masculine. Les femmes toxicomanes seraient par exemple plus sensibles aux effets délétères des consommations avec moins de ressources en termes d’éducation, de revenu ou d’emploi et une histoire plus fréquemment marquée par des abus sexuels ou physiques. Elle décrit également la problématique spécifique que développe le fait de devoir jouer un rôle de mère et d’être en responsabilité d’enfants

Et pourtant, l’étude de Laurence SIMMAT-DURAND et coll. sur les trajectoires des femmes en sortie des addictions montre que c’est rarement une grossesse qui « leur a permis d’arrêter l’alcool ou l’héroïne, même si la maternité reste bien souvent la seule carrière possible de ces femmes, source d’identité et de valorisation ». À partir d’un échantillon de 116 femmes correspondant à 151 histoires procréatives, l’auteure décrit l’impact des grossesses dans leurs trajectoires d’addiction avec, par exemple, ce décalage entre un âge de première grossesse à 21 ans en moyenne et celui d’une première demande de soins à 26 ans.

C’est cette problématique qui explique pour Olivier THOMAS le regain actuel d’intérêt pour la toxicomanie au féminin. Après avoir défini la toxicomanie au féminin comme « une solution auto-thérapeutique passionnelle suite à un traumatisme », l’auteur interroge ce lien entre l’être femme et l’être mère notamment par l’étude d’un cas clinique.

Cette « discrétion » féminine dans le monde des addictions se poursuit avec les addictions sans drogues. Comme le signale Zorka DOMIC, dans le jeu pathologique, l’essentiel des publications est fait à partir de patients et non de patientes. Le jeu pathologique chez la femme ne serait qu’une « simple transposition ». À travers des vignettes cliniques, l’auteure met en évidence quelques éléments du profil psychologique de la femme addicte au jeu, tels que la solitude et l’ennui, l’angoisse et la mésestime de soi. Cet article se conclut sur le constat évoqué plus haut d’une plus grande difficulté d’accession aux soins « en raison de la violence provoquée par la stigmatisation et les préjugés sociaux dont elles sont encore victimes ».

C’est, entre autres, parce que les choses semblent s’organiser ainsi que l’article de Tiphaine SCULO est original puisqu’elle prend comme illustration dans la deuxième partie de son article, le cas clinique non pas d’un joueur pathologique mais d’une joueuse pathologique. Dans une première partie, cet article interroge la notion d’abstinence et de jeu contrôlé au regard des différents profils psychologiques des joueurs pathologiques. La typologie existante rend compte d’une grande hétérogénéité du profil de ces patients, nécessitant une adaptation personnalisée du parcours de soin, et donc une large gamme d’options d’intervention.

Dans cette optique, la communication de Davide ELOS est alors particulièrement pertinente. En effet, après avoir fait le constat que les communautés mixtes risquaient pour ces patientes d’être le lieu de la répétition des relations pathologiques habituellement vécues par elles, l’auteur témoigne de l’intérêt d’une communauté exclusivement féminine pour accueillir et prendre en charge ces femmes. En les protégeant d’un masculin vécu par celles-ci comme « la figure abusive » constituant « leur principale référence affective », une première phase du parcours thérapeutique peut être initiée. C’est ainsi que fut créée la communauté thérapeutique Fragole Celesti, à la fois lieu médico-sanitaire, récréatif et socialisant mais aussi lieu de prise en charge psychologique et de réinsertion professionnelle.

Dans ce numéro vous trouverez également 4 varias.

Le premier varia concerne cette problématique posée par Irène CODINA et qui prend de plus en plus de place dans nos consultations, à savoir la cyberaddiction sexuelle. Dans cette addiction, il convient de dégager à la fois l’addiction sexuelle d’une part et l’addiction sexuelle via Internet, d’autre part[1]. L’auteure dégage deux sous-groupes dans la patientèle prise en charge à Marmottan : ceux pour qui internet a été l’amplificateur de l’addiction sexuelle et ceux pour qui il fut déclencheur. Mais la notion d’addiction sexuelle via Internet reste controversée. Ceci est d’autant plus regrettable que cela dissuade des équipes d’engager des prises en charge qu’elles sauraient faire pour permettre à ce type de patients « de vivre plus confortablement avec lui-même et avec les autres. » Ces prises en charge rencontrent des éléments classiques tels que nous les connaissons dans les addictions : la relativité de l’urgence, la notion de temps et l’évolution propre du patient par exemple.

Le second varia propose une ré-interrogation par Lise DASSIEU du concept relativement ancien de seuil d’exigence. Issue du secteur du travail social, cette notion a été déclinée dans le milieu de la santé sous divers modes que ce soit dans le domaine de la réduction des risques puis dans celui des traitements de substitution. Mais cette notion a été pensée par le bas et « ne désigne pas ici une diversité de niveaux d’exigence mais bien une adaptation de l’exigence à un public spécifique ». L’auteure redéfinit les notions de haut et de bas seuil qui ne sont pas forcément les acceptions les plus habituellement répandues.

Le troisième varia concerne les programmes d’échanges de seringues (PES) en prison. Exclusivement situées en Europe et en Asie Centrale, Ivana OBRADOVIC propose une revue internationale de ces expériences. Celles-ci permettent de tirer un bilan largement positif. Dans les pays qui n’ont pas développé de PES en prison, l’eau de Javel est proposée comme outil de RDR. Malheureusement, il persiste des doutes quant à l’efficacité de celle-ci en situation réelle (shoot et durée de désinfection) et encore plus sur le VIH. C’est le constat de cette inefficacité qui a poussé l’OMS à encourager le développement des PES.

Pour terminer ce numéro, nous vous proposons les réflexions et le constat fait par Julia MONGE sur un thème très peu souvent abordé qui est celui de la consommation de cannabis en famille, conjointement par les parents et/ou les enfants. Cette consommation a diverses significations. Lorsque l’usage est isolé et le fait de l’adolescent, cela correspondrait à une réinterrogation du cadre et des limites familiales. Dans le cas de l’usage simple, le partage occasionnel ne semble pas affecter la structure familiale si celle-ci se fonde sur une relation tridimensionnelle équilibrée. Par contre, une addiction partagée traduit « une profonde perturbation des relations interpersonnelles en contribuant à inverser l’ordre générationnel et à brouiller les limites spatiales. » (dehors/dedans, in/off).

 

[1] NDLR : Nous avions proposé il y a quelques années de différencier les cyberdépendances (créées de novo par internet : chat, réseaux sociaux, infolisme etc.), et les dépendances cyberassistées (utilisant Internet comme moyen de diffusion d’un type de pathologie existant déjà antérieurement : jeu, sexe, achats compulsifs, etc.). La cyberaddiction sexuelle nous semble plutôt relever du deuxième groupe, celui des dépendances cyberassistées : voir « Les addictions à Internet » M. Hautefeuille, D. Véléa, 2eme édition, PBP, Editions Payot, 2014, Paris.

L’expérimentation des « salles de shoot » durera six ans (projet de loi)

Le ministère de la Santé prévoit une expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), parfois appelées « salles de shoot » pendant une durée de six ans, selon l’avant projet de loi relatif à la santé dont l’AFP a obtenu copie.

Le texte précise dans son article 8 que « à titre expérimental et pour une durée de six ans », des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour toxicomanes mettront en place un espace de consommation de drogues supervisée.

« Dans cet espace, sont accueillis des usagers de stupéfiants et d’autres substances psychoactives, majeurs, qui apportent et consomment sur place ces produits, sous la supervision » de professionnels de santé et du secteur médico-social, précise le texte.

La supervision, ajoute l’avant-projet, consiste à « mettre en garde les usagers contre les pratiques à risques, à les accompagner et leur prodiguer des conseils » sur les modalités de consommation des drogues, « afin de prévenir ou de réduire les risques de transmission des infections et les autres complications sanitaires », sans que les professionnels participent « aux gestes de l’injection ».

Une évaluation de l’expérimentation aura lieu six mois avant la fin.

Le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres en septembre, pour un examen au Parlement début 2015.

Les centres qui mettront en place ces « salles de shoot » seront désignés par arrêté du ministre chargé de la Santé.

Un centre devait voir le jour l’an dernier près de la gare du Nord à Paris, mais avait été reporté sine die en octobre quand le Conseil d’Etat a recommandé, en préalable à toute expérimentation, l’adoption d’une loi, afin d’assurer une meilleure garantie juridique au dispositif.

Le gouvernement avait donné en février 2013 son feu vert à l’expérimentation de la salle, destinée aux toxicomanes précarisés, qui se shootent dans la rue, les sanisettes, parkings ou halls d’immeubles, dans des conditions d’hygiène déplorables.

Dans son exposé des motifs, le ministère rappelle que de telles salles existent dans plusieurs pays européens (Allemagne, Luxembourg, Espagne, Suisse) et que « leur bilan est positif pour protéger » les toxicomanes « des risques sanitaires de l’injection ».

Ces salles ont aussi pour objectif de « réduire les nuisances dans l’espace public », précise-t-il.

Source : http://www.afp.fr/fr/node/2778350/#.VAC6qS9DdcY.twitter

 

Livre : Pascasius ou comment comprendre les addictions

pascasius ou comment comprendre les addictions

Pascasius ou comment comprendre les addictions

Dès 1561, en pleine Renaissance, le médecin Pascasisus décrit la passion qui anime le joueur pathologique, la perte de liberté dont il souffre et les raisons pour lesquelles il s’enferre dans la dépendance. Le sang des joueurs est trop chaud, écrit-il, et le jeu leur procure une forme d’ivresse. La passion est entretenue par l’espoir déraisonnable du gain, alors que l’on ne devrait pas attendre tant du simple hasard. A ce mal, il propose un traitement individuel par la parole qui préfigure nos actuelles thérapies cognitives. Mais surtout, la découverte du texte de Pascasius remet en question le relatif consensus qui fait du texte de Benjamin Rush, Des effets des spiritueux sur le corps et l’esprit humains,  l’acte de naissance de l’addiction-maladie.

Pour découvrir son traité sur le jeu, traduit du latin par Jean-François Cottier, ainsi qu’un essai de Marc Valleur et Louise Nadeau en introduction de l’œuvre originale, vous pouvez vous procurer le livre « Pascasius ou comment comprendre les addictions » chez votre libraire ou sur Internet.

Livre publié aux Presses universitaires de Montréal et distribué par SODIS (diffusion Tothèmes)

« Quand les enfants deviennent des extra-terrestres pour leurs parents. » Améliorer le premier accueil des jeunes consommateurs de produits psychoactifs et de le leur entourage dans un moment de crise

Dans les moments de crise (dispute, passage à l’acte…), l’entourage de consommateurs de produits psychoactifs se tourne vers des structures de soins spécialisées ; l’accueil est crucial pour aider à donner du sens à cet évènement et déterminant pour instaurer une orientation si nécessaire. Améliorer l’intégration de l’entourage dans les premiers entretiens, est ce que nous avons souhaité développer avec ce projet.

Pendant un an, grâce au soutien de la Fondation de France, l’équipe de Marmottan a pu bénéficier d’une formation sur la prise en charge de l’entourage des jeunes consommateurs de produits psychoactifs.

Ce projet de formation est issu d’un constat : l’augmentation des sollicitations de l’entourage, notamment par téléphone (appels de la France entière de parents qui ne savent pas quoi faire avec leur enfant « drogué »). La plupart des gens méconnaissent le dispositif de soins et il leur faut un certain temps avant d’avoir les informations nécessaires pour se repérer. L’entourage se mobilise souvent dans les moments de crise.

L’idée proposée par un médecin psychiatre exerçant au centre médical Marmottan et au centre de thérapie familiale Monceau, est de proposer un accueil de crise spécifique : en offrant des temps de rencontres entre la famille et les professionnels, rapprochés pour permettre d’une part d’apaiser les tensions et d’autre part de réfléchir à une éventuelle orientation.

L’équipe Equipe d’Intervention Rapide de Crise nous a alors présenté leurs modalités d’intervention qui nous ont paru intéressante pour améliorer notre accueil. Elle a formé une partie de l’équipe de Marmottan à l’intervention de crise. Elle a permis d’améliorer les connaissances et savoirs théoriques sur la dynamique familiale, et a participé à un travail d’analyse des pratiques sous la forme d’une supervision.

Suite au succès de cette formation auprès des cliniciens de l’équipe, nous souhaitons poursuivre la supervision en 2015.

Rappel du programme 2013-2014 :

Jeudi 20 juin (9h30-12h30) :
Mauriac, psychiatre et P. Stefans, psychologue
Première séance : la crise ; levier thérapeutique pour le changement ; compétences des familles

Jeudi 26 septembre (9h30-12h30)
Mauriac, psychiatre, et E. Lepine, psychologue
Deuxième séance : Outils relationnels pour la mise en mouvement des familles ; amplification ; requalification ; connotation positive, etc.

Jeudi 24 octobre (9h30-12h30) :
Mauriac, psychiatre et P. Stefans, psychologue
Troisième séance : hiérarchie fonctionnelles ; enjeu relationnel dans la famille ; conjugalité et parentalité ; hiérarchie d’autorité et hiérarchies de compétences avec les professionnels.

Jeudi 28 novembre (9h30-12h30) :
Mauriac, psychiatre, et E. Lepine, psychologue
Quatrième séance : la Résonnance ; comment s’avoir s’utiliser, se faire confiance

Jeudi 30 janvier 2014 (9h30-12h30)
Mauriac, psychiatre et Y. Gicquel, psychologue
Cinquième séance : travail sur cas cliniques ; élaborations ; supervision ; jeux de rôle.

Séances de supervision de l’équipe :

13 février 2014, avec Françoise Mauriac et Yvette Gicquel

13 mars 2014, avec Françoise Mauriac et Yvette Gicquel

10 avril 2014, avec Françoise Mauriac et Yvette Gicquel

5 juin 2014, avec Françoise Mauriac et Yvette Gicquel

3 juillet 2014, avec Françoise Mauriac et Emmanuelle Lepine

Recrutement : Accueillant(e)

POSTE POURVU

Le centre médical Marmottan (Fonction Publique Hospitalière) est spécialisé en addictologie. Il a été fondé par le professeur Olievenstein et est dirigé par le dr. Marc Valleur. La structure est rattachée au groupe de santé public de Perray Vaucluse.

Situé dans le 17eme arrondissement à Paris (métro Charles-de-Gaulle-Etoile), l’hôpital Marmottan recrute un / une accueillant(e)

Poste à pourvoir le 01er août.

Type de contrat : CDD transformable en CDI après période d’essai

Missions du poste :

Au sein d’une équipe pluridisciplinaire (médecins, infirmiers, psychologues, secrétaires, assistants sociaux,…),  les accueillants sont en charge du premier accueil du patient. Ils réalisent un bilan avec la personne et la présente à un médecin, ou bien lui propose une orientation.

Envoyez CV + LM à
Pierre Selleret, cadre socio-éducatif, par courrier : 17 rue d’armaillé, 75017 paris ou par email p.selleret@gpspv.fr

Joignable par téléphone au 01 45 74 00 04

Hépatites : Guérison pour tous ? Traitement pour chacun !

La santé n’a pas de prix, mais les traitements doivent avoir un juste prix

Communiqué – le 26 mai 2014

Version PDF du communiqué de presse

Le 19 mai dernier était présenté le tout premier rapport d’experts en France sur la prise en charge des personnes infectées par les virus des hépatites virales B et C. Les conclusions de ce rapport étaient attendues pour lutter contre l’épidémie, soigner, et guérir en particulier les personnes infectées par le VHC grâce à l’arrivée de nouvelles molécules. En effet, les hépatites représentent un problème majeur de santé publique : plus de 500.000 personnes touchées en France et près de 4000 décès chaque année. Si les recommandations qui y figurent sont pertinentes : étendre et améliorer l’accès aux soins des personnes « vulnérables » et/ou en situation de précarité, dépister et traiter sans état d’âme et sans jugement les usagers de drogues, les personnes sous main de justice, les migrants… , elles devraient être suivies par un comité sous l’autorité du ministère de la santé ; enfin leur mise en oeuvre effective implique des moyens et des mesures à la hauteur des enjeux éthiques et de santé publique.

La lutte contre les hépatites connaît une révolution avec l’arrivée de traitements beaucoup mieux tolérés permettant des taux de guérison spectaculaires. Les prix annoncés par les laboratoires, en particulier Gilead, sont prohibitifs : 60.000 à 80.000 euros pour une cure de 3 mois ! Comment dans ces conditions garantir un accès équitable à tous ? Ce prix, qualifié d' »exorbitant » par les experts du rapport, pourrait créer un dangereux précédent en ne basant pas la délivrance de médicaments vitaux sur les réels besoins en santé des personnes, ce qui aggravera une discrimination préexistante des personnes susceptibles d’être soignées sur des critères non médicaux : mode de vie, situation administrative ou socio-économique des personnes touchées. Ceci entraînerait donc une perte d’espérance de vie pour certaines, la survenue de complications et d’incapacités liées à la maladie ou encore le recours à des traitements moins coûteux mais moins efficaces. Nous ne pouvons nous satisfaire d’une prise en charge à deux vitesses. C’est d’autant plus intolérable que l’arrivée de nouveaux traitements contre l’hépatite C, beaucoup plus efficaces et avec beaucoup moins d’effets secondaires, fait entrevoir la possibilité d’éradiquer cette épidémie.

Nous demandons une véritable stratégie nationale de lutte contre les hépatites pour améliorer le suivi des lignes de crédits affectés aux services de santé et leur capacité à répondre aux besoins, et garantir une réelle équité dans l’accès aux nouvelles molécules. La France s’est dotée depuis 1946 d’un système de protection sociale reposant sur le principe suivant : « Le droit fondamental à la protection de la santé doit être mis en œuvre par tous moyens disponibles au bénéfice de toute personne » art. L1110-1 du Code de Santé Publique. Nous rappelons que toute approche contraire à ce principe fondamental constituerait une grave atteinte au Code de Santé publique, dans la mesure où elle représenterait une perte de chances thérapeutiques pour les personnes touchées.

Face à ces enjeux éthiques et de santé publique, nos organisations s’interrogent sur l’intérêt et la nécessité de saisir le CCNE (Comité consultatif national d’éthique) pour avoir son avis sur les dangers de la mise à l’écart de patients infectés par le VHC nécessitant pourtant un traitement. Plus largement, cela pourrait être l’occasion de connaître ses conclusions sur les implications éthiques et de santé publique en matière de coût des traitements et des dispositifs dont devrait se doter l’Etat pour mieux négocier avec l’industrie pharmaceutique, tout en accordant une place à la société civile et aux personnes concernées.

Nous appelons l’Etat à exiger un juste prix et donc à jouer son rôle de régulateur auprès des industriels afin de faire baisser les prix et de garantir l’accès à ces nouvelles molécules pour au moins 80.000 personnes atteintes d’hépatite C chronique, chez qui le traitement doit être initié selon les recommandations du rapport d’experts. Nous demandons à ce que les personnes infectées et malades soient enfin associées aux discussions et aux négociations, notamment dans les différents groupes de travail, en particulier ministériels, interministériels ; sans oublier leur intégration au Comité Economique des Produits de Santé (CEPS). L’attitude de la France est d’autant plus attendue que nombre de pays sont confrontés à des difficultés similaires, voire encore plus graves, et que l’épidémie est mondiale.

 

Contacts :

– Président de SOS Hépatites Fédération, Michel Bonjour – téléphone 06 84 29 00 95 et courriel <michel.bonjour@soshepatites.org>

– Emmanuelle Hau/Aurélie Defretin Médecins du Monde Emmanuelle Hau/Aurélie Defretin – téléphone 01 44 92 14 31 /13 81 –

06 09 17 35 59 <infomdm@medecinsdumonde.net>

Signataires :

Actions Traitements – Act Up Paris – Aides – Arcat – ASUD – Basiliade – CATRED – Comité d’Etude et d’Information sur la Drogue – Collectif Hépatites Virales – Comede – Dessine moi un mouton – Fédération Addiction – FNH VIH et autres pathologies – Gaia Paris – Marmottan – Médecins du Monde – Odse – Planning familial – Solidarité Sida – SOLENSI – SOS Hépatites Fédération – LeTipi Marseille – TRT-5 

Représentations des drogues : visions, fantasmes, prévention (23 juin)

Lundi 23 juin 2014

Télécharger le bulletin d’inscription 2014

Les drogues et leur usage suivent l’évolution des mœurs. La représentation des drogues elles-mêmes accompagne cette évolution. Par exemple, les représentations attachées à la cocaïne ont radicalement changé au cours de ces dernières années. Elle est en effet passée, pour reprendre la terminologie de R. Saviano, du statut « d’apéritif bourgeois » dans les années 80 à celui d’une drogue de plus en plus répandue, démocratisée, banalisée et facilement accessible tant en terme de coût que de disponibilité.

Nous savons depuis longtemps qu’au-delà du produit lui-même, de la molécule pharmacologiquement active, l’essence des drogues réside dans les représentations que l’on s’en fait. L’opposition entre drogues licites et illicites en est la plus claire illustration. Le caractère illégal d’une drogue ne s’établit pas sur des critères exclusivement pharmacologiques ou médicaux, mais aussi sur des critères moraux, économiques ou politiques. Pendant longtemps, les drogues licites ont véhiculé des valeurs de convivialité, d’intégration, de force, de bien-être etc., alors qu’à l’inverse, les drogues illicites étaient synonymes de déchéance et de malheur. Or, depuis le rapport Roques, le curseur s’est déplacé : les drogues licites commencent à être perçues comme largement aussi dangereuses que les autres, si bien que certains se posent la question de savoir s’il ne serait pas opportun de mettre fin à la prohibition

Programme :

(la journée commence à 10h et se termine à 17h.)

Accueil à partir de 9h30 au 5 bis rue des colonels renard, 75017 Paris.

Voyage des drogues dans l’imaginaire social à travers le temps.
Myriam Tsikounas, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directrice du master recherche « Histoire et audiovisuel ».

La représentation des drogues dans la publicité.
Patrick Baudry, sociologue, université Michel de Montaigne, Bordeaux III.

Les représentations de la drogue dans l’art.
Mario Blaise, psychiatre, Centre médical Marmottan, et Antoine Perpère, commissaire de l’exposition « sous influence, drogues et artistes » à la Maison rouge.

Les grandes campagnes nationales de prévention sont-elles efficaces ?
Jean-Michel Costes, sociologue

Fil rouge : Dr. Michel Hautefeuille, psychiatre, Centre Médical Marmottan, paris

 

Le profil des joueurs de poker (note de synthèse ODJ)

Image_pokerL’Observatoire Des Jeux (ODJ) publie une note de synthèse sur les habitudes des joueurs de poker en ligne. Sont étudiés les aspects sociodémographiques, les spécificités des pratiques de jeu, l’offre et les modalités de la pratique de jeu, l’apport du support internet, ainsi que l’observation que ce type de joueurs peut être davantage en prise avec des problèmes de jeu. Globalement, les joueurs de poker en ligne ont des pratiques de jeu plus « à risque » que les autres joueurs, que ce soit en termes de fréquence de jeu ou de dépenses : ils sont plus assidus et en moyenne, dépensent plus. De fait, ces  joueurs présentent une prévalence de  joueurs problématiques beaucoup plus élevée au regard du reste des joueurs en ligne. La volonté de « se refaire », à  la suite d’un épisode de « malchance », est particulièrement présent chez les joueurs de poker, ainsi qu’un sentiment  de  culpabilité  éprouvée, accompagné d’une montée  croissante  du  montant  des  mises.

Lire l’ensemble de la note sur le site de l’ODJ