Résultats de l’enquête ETINCEL-OFDT sur la cigarette électronique : prévalence, comportements d’achat et d’usage, motivations des usagers

fuméeAlors que la cigarette électronique apparaît comme un phénomène en plein essor en France depuis environ deux ans, les données relatives à la prévalence de sa consommation et aux modalités de son usage sont jusqu’ici demeurées parcellaires et difficilement interprétables en raison du manque de précisions sur les méthodologies employées. C’est pourquoi l’OFDT a souhaité mener, fin 2013, une enquête centrée sur ce produit, avec pour objectif de fournir aux pouvoirs publics et aux professionnels concernés, dans un délai court, une première estimation fiable du phénomène. Les résultats de l’enquête ETINCEL (Enquête téléphonique pour l’information sur la cigarette électronique) font apparaître que 18 % des Français ont essayé la cigarette électronique (soit entre 8 et 9 millions d’individus). Ce sont plus souvent des hommes, des personnes jeunes et surtout des fumeurs actuels ou des anciens fumeurs de tabac. L’usage de la cigarette électronique au cours du mois précédant l’enquête est le fait de 6 % de la population. Tous les vapoteurs dans le mois sont ou ont été fumeurs. L’usage quotidien concerne un peu plus de la moitié des utilisateurs dans le mois, soit 3,3 % du total de la population (entre 1,1 et 1,9 million de personnes). Ces usages sont proportionnellement plus importants dans les tranches d’âge élevées : 26 % des expérimentateurs de la cigarette électronique de 50-75 ans l’utilisent quotidiennement contre 9 % de ceux âgés de 15-24 ans.Relativement nombreux à expérimenter la cigarette électronique, les 15-34 ans se tournent rarement vers un usage régulier. Alors que moins nombreux les expérimentateurs plus âgés passent davantage à un usage régulier. L’expérimentation est chez eux sans doute moins liée à la curiosité qu’à leur passé tabagique et au besoin de trouver une solution à leur problème de dépendance au tabac. D’ailleurs, concernant les motivations, la perspective d’un sevrage total est mise en avant par la moitié des utilisateurs. [communiqué de presse OFDT]

Télécharger la note de synthèse

Swaps n°72 : nouveaux produits de synthèse

swaps72Pour compléter la journée d’étude du 18 novembre 2013 sur les nouveaux produits de synthèse, on peut lire dans le dernier numéro de Swaps un dossier spécial consacré au sujet. Les articles dédiés aux NPS sont :

  • Chimie et drogues, histoire d’une liaison dangereuse
    Alexandre Marchant, doctorant en histoire à l’ENS de Cachan
  • Portrait d’un phénomène
    Emmanuel Lahaie, Magali Martinez, Chargés d’étude OFDT, pôle TREND
  • Régulation des NPS : entre interdiction et encadrement du marché
    Emmanuel Lahaie, Chargé d’étude OFDT, pôle TREND
  • Arrivée des NPS dans l’espace festif en Île-de-France
    Vincent Benso, Sociologue, Technoplus/TREND
  • La santé communautaire en éclaireur
    Vincent Benso, Sociologue, Technoplus/TREND

Consultez le n°72 de SWAPS sur le site vih.org

Pour rappel, l’hôpital Marmottan propose une prise en charge spécialisée pour les consommateurs de drogues de synthèse (NRJ2, NRJ3, 4-MEC, MDPV, Legal speed, DMC, MDAT,…), et entre autres pour les injecteurs de différents dérivés de cathinones, substances stimulantes et hallucinogènes, achetées via internet.

Renseignements (secrétariat) : 01 56 68 70 30.

Stalingrad Lovers (film)

stalingrad loversLe film « Stalingrad Lovers » de Fleur Albert sort aujourd’hui en salle. Attention à Paris, il n’est programmé que dans une seule salle cependant. C’est une fiction sur des consommateurs de crack dans le nord-est parisien, filmée il y a deux ans.

Pitch : Un homme est mort. Mehdi fut le parrain de la communauté des usagers du crack entre La Chapelle et Stalingrad. Alors qu’Isaïe aspire à quitter la rue pour retrouver son fils, il est rattrapé par la promesse faite un jour à Mehdi : en cas de malheur, faire revenir son corps au pays.

Site officiel

Intervention précoce et réduction des risques et des dommages : usage de cocaïne basée, crack, free-base

Intervention-précoce-et-réduction-des-risquesL’Association d’information et de ressources sur les drogues, les dépendances et le sida de Bretagne  (AIRDDS Bretagne, France) et le Groupe de recherche sur la vulnérabilité sociale (GRVS, France) viennent de publier un guide de prévention sur la cocaïne basée intitulé « Intervention précoce et réduction des risques et des dommages : usage de cocaïne basée, crack, free-base : guide de prévention destiné aux professionnels. »

Très complet, il permet de rassembler en un seul document des informations de RDR jusqu’ici répertoriées dans des flyers d’associations régionales.

Table des matières :

Introduction
Intervention précoce
* des groupes de consommateurs identifiés dans des espaces particuliers
* profils des usagers à risque d’expérimentation de cocaïne basée
* éléments de bonnes pratiques et de guidance d’entretien
Éléments de connaissance : effets et risques de l’usage de cocaïne basée
* des préjugés répandus sur la transformation de la cocaïne-poudre en cocaïne-base
* connaître les effets
* connaître les conséquences socio-économiques de l’usage chronique
* connaître les risques sanitaires
Réduction des risques et des dommages
* réduire la dangerosité immédiate des prises de cocaïne basée
* réduire les risques pour la vie sociale et la santé psychique
* profiter des liens établis avec le consommateur pour développer une approche de santé communautaire
* réduction des risques de l’injection par l’usage fumé de cocaïne basée
Conclusion

Pour en savoir plus, consultez le document en ligne sur le site de l’AIRDDS Bretagne (en français, 78 pages)

La cigarette électronique : Quels risques ? Quels bénéfices ? Quelle réglementation ?

tabacLa cigarette électronique s’est invitée sans y être conviée dans le champ de la prévention du tabac. Sa diffusion spontanée semble avoir fait chuter les ventes de cigarettes en 2013. Est-ce une mode? Une approche résolument nouvelle pour les addictions? L’industrie pharmaceutique et celle du tabac sont-elles bousculées par cet intrus? Des spécialistes et des usagers viennent nous éclairer sur ce qui en train de devenir une question de société.

24 janvier 2014 au Cnam, Paris

Programme

15h – Accueil – Didier Jayle, professeur du Cnam

15h10 – Réflexions d’un bloggeur qui connaît le risque et la santé 
William Dab, professeur du Cnam

15h20 – Que savons nous vraiment de la toxicité de la nicotine ?
Jacques Le Houezec, consultant tabacologie

15h30 – Tout ce qu’on sait en 2014 de la e-cigarette
Gérard Mathern, pneumologue

15h55-16h15 – Discussion

16h15 – Quand la réduction des risques s’applique aux drogues licites
Alain Morel, fédération Addiction

16h30 – Le point de vue de l’usager
Brice Lepoutre, président de l’Association des usagers de cigarette électronique (Aiduce)

16h45 – Le point de vue de l’État
Pascal Melihan-Cheinin, sous-directeur, direction générale de la Santé

17h-17h30 – Discussion

17h30 – Conclusion

Le lieu

Amphithéâtre Abbé Grégoire, 292 rue St Martin, Paris 3ème.

Le 24 janvier 2014, de 15h à 18h.

Entrée libre sur inscription auprès de : wiame.ramis@cnam.fr

Krokodil, la menace est-elle réelle ? (Eurotox)

La krokodil est une préparation artisanale injectable à partir de désomorphine, apparue en Sibérie au début des années 2000. Depuis quelques années, des articles de presse annoncent une arrivée en Europe de cette drogue, qui ronge le corps des consommateurs en détruisant les tissus et provoquant des gangrènes. Elle concernerait 100 000 personnes, accrochées à ce produit en Russie. Cependant, quelle est la part de véracité parmi les éléments que la presse véhicule ? Par exemple, aucune source n’est jamais mentionnée concernant le nombre de consommateurs. Les images circulant pour illustrer les ravages de cette drogue avaient déjà été utilisées pour documenter une autre drogue marginale. Il ne semble pas exister de données scientifiques fiables corroborant ces constats.

D’ailleurs, les seuls documentaires complets sur cette drogue que nous avons pu trouver sur Internet ne proposent aucune image de membres mutilés. On y voit plutôt de jeunes consommateurs vivant dans la misère et sans perspectives d’avenir au sein de régions économiquement mortes et quasiment désertées. Ils présentent certes des lésions et abcès parfois sérieux, mais assez similaires à ceux que l’on est susceptible d’observer chez tout usager de drogues par injection qui ne disposerait pas des moyens et des connaissances techniques permettant de s’injecter de manière sécuritaire (matériel stérile, produit sans impureté ou produit de coupe dangereux, etc.). En effet, l’injection n’est pas un acte anodin : c’est une pratique invasive qui nécessite des précautions d’asepsie rigoureuses. Il s’agit d’ailleurs d’un acte médical qui ne peut être légalement posé que par un médecin ou un(e) infirmier(ère). Une injection mal opérée (injection dans une artère, en dehors du réseau veineux, etc.), mal préparée (présence dans la seringue de bulles d’air, de corps solides ou non métabolisables, etc.), ainsi que l’utilisation de matériel non stérile peuvent avoir des conséquences graves et parfois létales. Par conséquent, s’injecter des drogues artisanales produites dans des conditions d’amateurisme et d’insalubrité telles que celles qui sont documentées en Russie ne peut être que dommageable pour la peau, les tissus et les organes périphériques au point d’injection, et cela peut bien évidemment s’avérer rapidement fatal. [extrait de l’article]

Lire la totalité de l’article sur le site d’Eurotox.

Les jeunes et l’alcool : évolution des comportements, facteurs de risque et éléments protecteurs (étude)

QES191L’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) publie une synthèse des résultats de plusieurs enquêtes sur Les jeunes et l’alcool : évolution des comportements, facteurs de risque et éléments protecteurs.

Extrait du document :

Selon l’enquête Ireb 2007, la majorité des jeunes Français de 13 à 24 ans consomme de l’alcool de façon modérée, une fraction boit de façon abusive ponctuellement – proportion qui s’élève toutefois, notamment chez les filles – et une minorité –  6 % des garçons, 2 % des filles – présente de graves problèmes avec l’alcool.

Le contrôle parental joue un rôle modérateur décisif. Si les problèmes s’expriment plus fortement lorsque l’âge augmente pour fléchir à partir de 23-24 ans, des facteurs de vulnérabilité jouent dès avant. L’ensemble des enquêtes converge sur le fait que la consommation baisse légèrement, à l’instar de celle des adultes, mais que les ivresses sont en hausse. Or à cet âge, ces consommations ponctuelles importantes ont des effets négatifs au niveau du cerveau, notamment sur la mémoire et les fonctions d’apprentissage. Toutes ces enquêtes en population représentatives soulèvent la question des inégalités sociales qui pèsent lourdement sur les comportements de santé.

Pour être efficace, la prévention doit tenir compte des conditions sociales et s’appuyer sur l’ensemble des acteurs, parents et éducateurs. Il est démontré que plus elle débute tôt, dès l’école primaire, meilleurs sont ses résultats. Le médecin traitant joue également un rôle important par le repérage clinique qu’il peut effectuer chez le jeune et par le dialogue qu’il peut instaurer avec lui.

Télécharger l’étude (pdf)

Cannabis thérapeutique : où en est l’Europe ? (article)

cannabisDans sa rubrique Santé, le Monde consacre cette semaine un article au cannabis thérapeutique.

Le ministère de la santé a annoncé l’autorisation de mise sur le marché du Sativex, un médicament à base de cannabis. Il pourra être prescrit, à partir de 2015, à certains patients atteints de sclérose en plaques. C’est la première fois qu’un dérivé du cannabis obtient une AMM en France, et les autorités assurent qu’il ne s’agit pas d’une légalisation du cannabis médical.

Pourtant, plusieurs de nos voisins européens autorisent depuis plusieurs années les cannabinoïdes pour un usage médical. Mais d’un pays à l’autre, les règles d’autorisation sont très variables. L’expression « cannabis thérapeutique » regroupe plusieurs formes de consommation : l’inhalation ou l’infusion de plants naturels certifiés ; des médicaments de synthèse, prescrits contre les nausées liées à certains traitements contre le cancer ou le VIH ; ou le Sativex, un spray buccal destiné aux personnes atteintes de sclérose en plaques.

En France, le Sativex n’est pas le premier cannabinoïde à être commercialisé. Depuis 2001, le dronabinol peut être exceptionnellement prescrit contre les nausées et vomissements de patients sous chimiothérapie. La procédure est toutefois complexe : il faut obtenir une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de l’Agence nationale du médicament (ANSM), nominative, sur demande d’un médecin hospitalier, une fois tous les traitements autorisés essayés en vain. Depuis 2001, l’agence a reçu cent cinquante demandes et a accordé une centaine d’ATU seulement.

Les ordonnances de Sativex, qui devraient apparaître à partir de 2015, resteront elles aussi très restrictives : le médicament ne pourra être prescrit que pour traiter la spasticité (contractures) liée à la sclérose en plaques de patients adultes, résistante aux autres traitements.

Lire l’article dans son intégralité sur le site du Monde.fr

Revue de littérature sur l’usage problématique de cannabis

Revue-littérature-cannabisL’objectif de cette revue de la littérature est de fournir un état des lieux des connaissances, des outils et des pratiques mis en œuvre pour favoriser la prise en charge de l’usage problématique de cannabis au niveau des soins primaires, en France et à l’étranger. Repérer et évaluer l’usage problématique de cannabis au sein de la population jeune constitue un enjeu de santé publique reconnu par l’OMS, compte tenu des conséquences sanitaires et sociales que peut induire cette consommation, en particulier en cas d’expérimentation précoce. Pourtant, les acteurs du soin primaire (médecins généralistes, infirmiers scolaires, etc.), qui sont en première ligne pour percevoir ces troubles addictifs, s’avouent souvent démunis quant aux stratégies à adopter face aux consommateurs à risque. Financée par la Fédération Addiction, la synthèse proposée vise principalement à cibler les outils sur lesquels peuvent s’appuyer les professionnels de santé de premier recours pour guider la prise en charge de l’usage problématique de cannabis. Elle s’accompagne d’un Guide pratique des outils de repérage de l’usage problématique de cannabis, qui offre une aide pratique aux professionnels de santé de première ligne confrontés aux adolescents en situation d’usage de cannabis.

Télécharger le rapport sur le site de l’OFDT

Sélection d’articles sur les addictions (décembre 2013)

dernièrespubliascoEn partenariat avec Ascodocpsy, nous vous proposons de découvrir notre dernière sélection d’articles ayant pour thème les addictions.

Ces documents peuvent être consultés au centre de documentation de l’hôpital Marmottan.

Télécharger le Bulletin de nouveautés biblio – décembre 2013