VIENNE, 4 mars 2015 (APM) – Les nouvelles substances psychoactives de synthèse sont en progression dans le monde, avec une hausse de 11% des nouveaux produits identifiés en 2014 par rapport en 2013, selon un rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), a indiqué l’Organisation des Nations unies (ONU).
Dans son rapport annuel, l’organe technique indépendant de l’ONU indique que le nombre de nouveaux produits de synthèse (NPS) déclaré par les Etats membres de l’ONU continue à augmenter, avec 388 substances uniques identifiées au 1er octobre 2014, contre 348 en 2013. Ce sont en majorité des cannabinoïdes, des cathinones et des phénéléthylamines, qui représentent ensemble les deux tiers de tous les nouveaux NPS signalés. Ce problème touche particulièrement l’Europe, qui enregistre le plus grand nombre de NPS identifiés pour la première fois en 2014.
L’abus et le trafic de ce type de substances se développent partout dans le monde mais les informations fiables sur ces produits manquent, note l’OICS. Plusieurs mesures importantes ont été prises depuis le rapport 2013, avec le lancement du projet Ion visant à aider les autorités nationales à faire en sorte que ces nouvelles substances psychoactives non soumises à contrôle ne parviennent pas jusqu’aux marchés de consommation.
En France, depuis 2000, un total de 154 NPS a été identifié au moins une fois sur le territoire, avec un nombre d’identifications en constante augmentation entre 2008 et 2013 et un accroissement important à partir de 2011, selon une note d’information du Système d’identification national des toxiques et des substances (Sintes) diffusé mi-février par l’Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT). En 2014, 34 substances ont été identifiées pour la première fois (37 en 2013).
L’OICS appelle notamment les Etats membres à soutenir activement l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son travail d’évaluation scientifique des NPS dans l’objectif de mettre en place un contrôle international.
Dans ce rapport, l’OICS pointe par ailleurs que les trois quarts de la population mondiale (environ 5,5 milliards de personnes) n’ont pas accès ou ont un accès limité aux antalgiques contenant des stupéfiants tels que la codéine ou la morphine et que 92% de la morphine utilisée dans le monde est consommée par seulement 17% de la population mondiale. Il signale que la culture du pavot à opium riche en codéine s’est accrue en 2014 puisque la France est devenue le second pays producteur après l’Australie.
L’organe s’intéresse également à l’usage du méthylphénidate, médicament utilisé pour divers troubles mentaux et comportementaux, notamment le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et la narcolepsie, relevant un record de consommation en 2013, avec 71,8 tonnes dans le monde